Retour sur 20 années de recherche appliquée

par | 7 Mar 2024

Par Ashmat FROZ, architecte DPLG.

Texte rédigé à l’été 2006, dans le cadre des travaux menés à l’Université Polytechnique de Kaboul – centre Architerre.

 

La Terre, source de vie

A l’origine, cette terre qui nous nourrit, qui nous permet de grandir et nous accueille pour l’éternité était aussi capable de nous loger. Il faut plus d’une vie pour connaître ses vertus, mais aujourd’hui c’est bien la terre, le soleil et l’eau, qui constituent les trois matériaux essentiels à la vie, représentant 90% de l’énergie renouvelable dans le monde.

J’évoque ici l’intérêt de l’architecture de terre pour l’habitat et son adaptation à l’énergie solaire passive, qui est inépuisable. Ces matériaux de construction sont aussi essentiels à l’environnement qu’à la sauvegarde de notre planète.
Je travaille en France comme en Afghanistan, ces deux pays ont une culture constructive ancestrale en terre. En France, on redécouvre ce mode de construction, tandis que l’Afghanistan s’en détourne au profit de matériaux modernes, alors que réside dans son savoir-faire local une solution de reconstruction pour tous.

A partir de l’exemple de l’Afghanistan, ce retour d’expérience cherche à montrer que le matériau terre peut être une ressource pour la reconstruction et le développement économique d’un pays. Mais aussi que ce matériau longtemps mis à l’écart pour cause de « non modernité », longtemps négligé car considéré souvent comme inadapté dans les pays industrialisés, devient une alternative opérationnelle. Submergés par leurs déchets non renouvelables provenant des immeubles et autres constructions en béton armé construits après la seconde guerre mondiale, les pays industriels et en particulier l’Europe tournent leur regard vers ce matériau renouvelable, disponible partout dans le monde, peu consommateur d’énergie, présentant des qualités thermiques et phoniques éprouvées, qui peut être utilisé dans les constructions modernes avec un confort équivalent. S’il peut répondre pour l’Afghanistan à une demande de logement très forte, véritable vecteur de développement utilisant un savoir faire local, il peut être l’une des réponses aux problèmes de pollution et d’énergie des pays industrialisés.

Ce retour d’expérience fait référence à un triple objectif :

  • Valoriser la terre par l’exposition d’ouvrages construits en terre, et en particulier par l’expérience menée en Afghanistan au centre de recherche sur les matériaux locaux naturels à l’Université Polytechnique de Kaboul (UPK).
  • Construire avec le peuple, comme disait le célèbre architecte égyptien, Hassan Fathy, en donnant la faveur à ce matériau, et en utilisant des moyens modernes afin d’améliorer l’habitat traditionnel, dans une perspective de développement durable. La construction en terre stabilisée et l’adaptation à l’énergie solaire aussi abondante naturellement que la terre, ouvrira d’autres perspectives de construction adaptées au milieu.
  • Montrer dans les écoles d’architecture et aussi dans les centres de formations de bâtiment, que les sciences de la construction en terre sont connues, maîtrisées et enseignées au plus haut niveau.

Photo : UPK, Laurent Coquemont, artisan spécialisé dans la construction en Terre (2007)

Ashmat frot

Le travail d’une vie à votre service

Ayant consacré la majeure partie de ma vie professionnelle à la recherche appliquée et au développement de l’architecture de terre à l’Université Polytechnique de Kaboul, je met à la disposition des professionnels de la construction et du grand public mon savoir-faire et mon expérience, avec une pensée spéciale pour les futurs étudiants afghans qui malheureusement n’ont plus accès à ce centre pour des raisons politiques.

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