Construction des arcs

Les arcs sont des éléments architecturaux très largement répandus sur tous les continents, et connus depuis l’antiquité. L’utilisation des arcs offre plusieurs avantages, tels que :

• Réalisation possible avec de nombreux matériaux disponibles localement : pierres locales brutes ou taillées, briques cuites, adobes…
• Économie de matériaux : pas besoin de linteaux.
• La fabrication d’un seul coffrage permet de réaliser de très nombreuses fois des arcs de même dimension.
• Grande stabilité mécanique grâce à la transmission des charges.
• Ce sont des marqueurs architecturaux, caractéristiques de styles et d’époques architecturales spécifiques.

Utilisation de briques de terre crue

Dans le cas de la construction d’arcs avec des briques de terre crue, le matériau est sollicité en compression. L’arc peut être en plein cintre ou brisé au niveau de la clef. Légèrement rehaussé, il repose à 90°sur ses jambes afin de limiter les poussées latérales. Les arcs transmettent de fortes poussées sur leurs naissances et sur les pieds droits qui les soutiennent. Quand deux arcs de même tracé se rejoignent sur un même pied-droit, les poussées s’annulent.
Les briques d’adobe sont maçonnées avec un mortier à base de terre crue. Pour une prise plus rapide, on peut intégrer une portion de plâtre. Cependant, l’ensemble reste vulnérable face à une humidité excessive.
La vocation première des arcs est d’être porteurs, notamment pour créer des ouvertures dans les murs sans linteaux (portes, fenêtres, etc.).
En prolongeant un arc dans sa profondeur on obtient une voûte, qui permet de couvrir un espace en s’appuyant sur des maçonneries constituées de murs, piliers, poteaux ou colonnes. Si l’arc est en plein cintre, il s’agit d’une voûte en berceau.

Technique de construction

Ici les coffrages (ou cintres) sont en métal, mais ils peuvent également être construits en bois. Les retours d’expériences à l’Université Polytechnique de Kaboul nous amènent cependant à privilégier les profilés en tubes d’acier, qui sont moins soumis à la déformation dans le cas de charges importantes. La mise en œuvre des arcs en adobe est symétrique à partir des deux sommiers de l’arc pour rejoindre la clef. En général, on ne compte pas trop sur le mortier pour le travail de l’arc mais sur les briques comme si elles étaient posées à sec. Les arêtes des briques se touchent à l’intrados côté intérieur (contre le cintre), et sont calées à l’extrados par un caillou. Le bourrage des joints doit être soigné.
Le décoffrage peut être immédiat, à condition d’utiliser un mortier de mélange égal terre plâtre. Pour un mortier constitué uniquement de terre crue, un délai de séchage s’impose avant de retirer le coffrage.

Prolongement de la technique

Ce travail de recherche appliquée sur l’architecture de Terre, conduit pendant 20 ans par Ashmat FROZ à l’Université Polytechnique de Kaboul en Afghanistan avec le soutien de la coopération Française, est suspendu depuis le retour au pouvoir des talibans en 2021 dans le pays. Il reprend vie aujourd’hui en France à travers l’activité de Sédimenterre.

Nous proposons une actualisation contemporaine de cette technique à travers la réalisation d’un bar mobile, en briques de terre crue et sédiments de dragage allégés.

Ses dimensions sont de 1,70 x 0,65m et 1,15m de hauteur. De par sa conception, il dispose de rangements de part et d’autres permettant de stocker des bouteilles à une température et une hygrométrie parfaitement stable. L’utilisation de matériaux allégés permet de diviser la charge par 3 par rapport à des briques d’adobe traditionnelles. Il est conçu pour être entièrement réparable (chocs, accrocs…), et ne générer aucun déchet en fin de vie.
Cette technique peut également être reprise pour la construction de vos projets de bâtiments publics et privés.